Comment gérer le Mura de Noël …

… sans état d’âme !

 

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Hé oui, ça recommence … comme tous les ans fin décembre …

 

… c’est la folie de Noël !!!

 

C’est le grand speed général pour livrer les clients.

 

Pour beaucoup, cette période représente une grosse part de leur chiffre d’affaires annuel.

Je pense par exemple aux pâtissiers qui doivent livrer plusieurs milliers de bûches pour le réveillon et le 25 à midi ! Vous vous rendez compte, vous ?! Plusieurs milliers ! Tout cela à livrer en l’espace de 24 h ! C’est “ouf” !

 

Après, vous pouvez toujours me dire que le père Noël, lui, il livre tous les cadeaux du monde en une nuit !

Ok, je suis d’accord, mais …pere-noel

… c’est le père Noël !

 

Et le père Noël, lui, il est Lean ! Je dirais même, “magiquement Lean” !

 

Mais lorsqu’on n’est pas “lui”, mais simplement “vous” ou “moi”…

 

 

Comment fait-on ?

 

 

Comment fait-on pour gérer un tel pic d’activité ?

 

Le bon sens nous fait dire d’anticiper cette charge de travail en produisant à l’avance les produits à livrer le jour de Noël.

Oui, mais produire à l’avance n’est ni plus, ni moins que de la Surproduction, …

le pire des Mudas (gaspillages) !

 

Nous sommes alors face à un paradoxe :

 

1) Vous choisissez l’orthodoxie du Lean, vous ne faites pas de surproduction et vous êtes Lean.
Le jour J, vous tombez en rupture et vous ne pouvez pas servir vos clients, vous n’êtes pas Lean !

 

2) Vous anticipez le pic d’activité et produisez à l’avance puis stockez les produits en attendant de les vendre. Vous avez fait de la surproduction et du stock, vous n’êtes pas Lean !
Le jour J, vous livrez vos clients, ils sont heureuxvous êtes Lean !

 

 

corner of this way

Un paradoxe? Mais où ça ? !!!

 

Chercher à devenir Lean est noble. Ce n’est pas moi qui vous dirais le contraire.

Mais chercher à devenir Lean ne doit pas vous empêcher de réfléchir !

Sinon, vous tombez dans le Lean Absurd !

 

Même Toyota le dit et le répète : “Livrer vos clients est le plus important

Lorsque Toyota débute la fabrication d’une Yaris sur le site de Onnaing (Valenciennes), il ne lui faut pas plus de 3 jours pour terminer le véhicule.

Par contre, le délai d’achat est de trois mois !

Pourquoi un tel délai ?

La première des raisons est que toutes les commandes d’Europe et d’Amérique du Nord sont centralisées sur la “plateforme commerciale” à Bruxelles. Puis la liste est envoyée à l’usine. À partir de la date de réception, l’usine a un mois pour placer les commandes dans le planning de production.

De cette manière, Toyota peut lisser la charge de travail en construisant un planning mixant les différents modèles de Yaris.

Se faisant, Toyota peut travailler au Takt Time, ce qui lui permet d’avoir un flux lissé exempt (ou à peu près exempt) de variabilité (Le Mura). Dès lors, il leur a été possible de travailler leurs standards de production dans le détail, en appliquant le Kaizen. Après plusieurs années de Kaizen, leurs standards et leurs processus sont devenus très performants et rentables.

Comment voulez-vous optimiser un processus si sa charge varie de 50 % à 150 % d’un jour à l’autre ? Alors qu’un processus stable, sans “à coups”, sans “effet accordéon”, … en gros sans Mura, est “travaillable”.

 

 

À chacun sa méthode

 

Les entrepôts et plateformes logistiques ont une activité de tri et de manutention. En période d’activité haute, ils ont massivement recours à l’intérim pour renforcer leur capacité. À part peut-être un permis de cariste, le personnel intérimaire n’a pas besoin de beaucoup de qualification et est donc “assez facile à trouver”.

 

En revanche, dans beaucoup d’entreprises et notamment de PMEs, l’activité nécessite des compétences précises. Il y a risque de ne pas les trouver sur le marché instantanément.

Dès lors, nombre de boites, par dépit, ne recrutent pas. S’il faut un opérateur expérimenté derrière chaque intérimaire, autant qu’il fasse le travail lui même …

 

Seulement la charge est trop importante … même en faisant des heures sup. … même en venant le week-end …

 

Alors, comment faire ?

 

Il faut prendre du recul et “se poser”.

Chaque opérateur, aussi spécialiste soit-il, occupe son temps entre Valeur Ajoutée VA (un peu) et Non Valeur Ajoutée NVA (beaucoup).

Par exemple, un soudeur. Un bon soudeur n’est pas chose aisé à soudeurtrouver en intérim. Et puis, votre soudeur, il connait vos pièces, les plans, les exigences et le niveau de qualité souhaité par les clients … alors pourquoi le laisse-t-on perdre du temps à chercher un transpalette, faire de la manutention de pièces, chercher des plans, des informations, demander au chef d’atelier sur quoi il doit travailler, etc., etc.

En période de forte charge, votre entreprise ne peut plus se permettre de gaspiller le temps du soudeur sur des tâches à Non Valeur Ajoutée pour vos clients. Lorsque l’on prend conscience de cet état de fait, on se rend compte alors que cette NVA réduit énormément la capacité de l’opérateur. Son poste peut alors devenir goulet d’étranglement!

Le plus simple est de lister toutes les tâches faites par votre spécialiste et les classer en VA et NVA.

Vous délestez ensuite votre soudeur du maximum de NVA possible. En répétant cette opération, pour deux ou trois opérateurs, vous serez en capacité d’alimenter un temps complet. Comme ces opérations de NVA sont souvent assez simples, elles ne nécessitent pas beaucoup de compétences.

Pour vous dire, même moi je pourrais le faire ! 😉

Vous pourrez alors aisément faire appel à un intérimaire. Dans certains métiers, on appellera ça “un grouillot”.

Eh bien croyez-le ou non, mais votre grouillot, ce sera “de l’huile dans les rouages” de votre boite, et bien utilisé, il vous permettra d’encaisser le pic d’activité sans exploser les délais promis à vos clients.

 

Ensuite, une fois le pic passé, vos opérateurs pourront reprendre leur rythme normal … sauf que maintenant, tout le monde aura conscience de la part de NVA prise en charge par les opérateurs.

Et c’est un premier pas vers le Kaizen

 

 

Ce qu’il faut retenir

 

  • Pensez à vos clients est le plus important. Leur fournir des réponses à leurs demandes, leur rendre la vie plus facile et heureuse, doit être votre préoccupation de chaque instant.
    Et ce, même si, pour faire face à un pic d’activité, vous devez vous éloigner momentanément du chemin du Lean.

 

  • Acceptez de ne pas être parfait ! Accepter humblement ! Vous apprendrez, vous progresserez, vous avancerez. Vous ferez mieux la prochaine fois !

 

  • Il vaut mieux “un bien aujourd’hui” qui satisfait votre client “maintenant” et qui génère un chiffre d’affaires “sonnant et trébuchant” demain, qu’un hypothétique “parfait” que vous n’atteindrez jamais. Ne dit-on pas : “Le mieux est l’ennemi du bien”.
    En un mot, …

soyez pragmatique

et faites maintenant, ce que vous pouvez faire avec ce que vous avez !!!

 

  • Dernier point, mais peut-être le plus important …

 

face-grin

N’attendez pas le 24 décembre pour

commander votre bûche de Noël !!!

 

 

buche-noel

 

 

Joyeux Noël à tous !

 

 

 

 

 

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