La pharmacie

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Le Lean est avant tout un état d’esprit

 

S’il est difficile de définir ce qui est Lean, il est
nettement plus facile de définir ce qui ne l’est pas.

Le monde qui nous entoure regorge d’exemples qui ne sont
pas Lean et dont nous n’avons pas toujours conscience.

 

L’armoire à pharmacie

 

 

Armoire pharmacie

 

 

Pas Lean

 

Je ne sais pas chez vous …

mais je présume que c’est pareil que chez moi …

notre armoire à pharmacie familiale ressemble bien souvent à ça, …

à savoir un enchevêtrement de boites de médicaments, de sirops, de sachets et de pommades.

 

Or, à y regarder de plus près, il n’est pas rare de constater que 80% des médicaments ont dépassé leur date limite de “consommation”.

 

D’où vient le problème ? La réponse est simple. Dans la grande majorité des cas …

 

le problème vient du conditionnement utilisé …

 

par l’industrie pharmaceutique pour vendre ses produits.

 

C’est l’effet “lot”. Votre médecin vous prescrit une pilule à prendre le matin et le soir pendant 10 jours. Cela fait 20 “cachetons”.

Votre pharmacien, lui, vous fournira une boite de 3 plaquettes de 15 pilules chacune. Soit un excédent de 25 cachets … plus du double !!! 125 % en plus pour être précis!

 

Et ces 25 pilules en trop, que vont-elles devenir ? Je vous le donne dans le mille … elles vont attendre tranquillement “leur dépassement de date limite” dans votre armoire à pharmacie.

 

Ce n’est ni plus ni moins qu’une forme de surproduction ! Mais cette surproduction là, elle est volontaire et diablement bien organisée.

Pensez-vous réellement que les grands industriels de la pharmacie vous font cadeaux de ces “25 pillules”. Non bien sur ! Ces excédents médicamenteux sont facturés ! A qui ?!

À la sécurité sociale bien évidemment. Une Sécurité sociale qui est déficitaire et qui est alimentée, entre autres, par un prélèvement de 6,5 % sous forme d’assurance maladie sur votre fiche de paie (charges salariales).

 

En un mot comme en 100, plus nous sommes malades, plus nous enrichissons l’industrie du médicament.

Nota : Selon moi, le summum, ce sont les gouttes ophtalmiques sous pipette unidose. Vous utilisez une ou deux gouttes sur un total d’une dizaine contenu dans la pipette. Mais une fois la pipette ouverte, on ne peut pas la conserver. Au final, vous jetez environ 80 % du produit.

 

Comme je l’ai dit plus haut, nous savons que la Sécurité sociale est déficitaire (12,8 milliards d’euros en 2015).

Alors je pose la question :

Quelle part la surconsommation organisée par l’industrie pharmaceutique, via le packaging des médicaments, représente-t-elle dans le déficit de notre Sécurité sociale ?

 

Oh bien entendu, je n’ai pas de réponse. Et vous n’en aurez probablement pas plus que moi. Y aurait-il une “chape de plomb” habilement posée par un certain lobby représentant des milliards d’euros à travers le monde ???

 

Croyez-moi, nous sommes là face à …

 

… un bon gros scandale et une belle arnaque !!!

 

Nota : Bien qu’assez fan de la série “X-Files” ( 😉 ) qui vient de revenir sur nos écrans, je ne suis pas vraiment un adepte de “la théorie du complot”. Non, je ne fais que regarder ma modeste armoire à pharmacie, année après année …

 

Le modèle anglo-saxon de vente à l’unité

 

pilulier

 

 

+ Lean

 

La vente à l’unité des médicaments met fin à la surproduction artificiellement générée par le packaging.

 

C’est la méthode utilisée aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne ou encore en Nouvelle-Zélande …

 

 

D’ailleurs, cette idée a même été testée en France par l’actuel gouvernement dans 4 régions.

 

Hélas, et je dirais, comme d’habitude, le test s’est avéré n’être qu’une demi-mesure. Il a été demandé aux pharmaciens d’effectuer “tout le boulot” de reconditionnement sans demander le moindre effort aux producteurs des médicaments. Bien entendu, un an après, le surcoût représenté pour les officines “ne passe pas” (les pharmaciens pas convaincus).

Pourquoi ne pas avoir essayé de faire un test pilote sur un ou quelques produits, mais surtout sur toute la Supply Chain? Du fabricant (par exemple, fabrication en pot pour faciliter l’utilisation par le pharmacien), au client (qui s’équipe d’un pilulier).

 

 

Mais finalement …

 

… est-ce que le plus Lean ne serait pas encore de …

 

… ne plus tomber malade ?!!!

 

face-grin

 

 

 

Et votre pharmacie, elle est comment ?

 

 

 

 

2 Commentaires

  1. 12,5 milliards de déficit de la sécurité sociale, qui a plusieurs branches, dont la branche maladie, qui paye les arrêts maladies, les hôpitaux, les médecins, les sage femmes, infirmiers, kiné etc, et les médicaments, dont les médicaments dispensés en ville. Bref, comparons ce qui est comparable.

    De plus, si la quantité prescrite par le médecin ne correspond pas au boitage, est ce dû au fait que « big pharma » vous enfume, ou que le médecin ne suit pas les recommandations actuelles en termes de prescription du principe actif en question ?

    Au final, je reste d’accord sur la conclusion: ne pas être malade 😉 Et sur le fait qu’on ne change pas intelligemment un processus complexe en ne changeant que la dernière étape de ce processus.

    • Bonjour Ludovic,

      je vous remercie pour votre commentaire.

      Méa culpa, j’ai fait des raccourcis un peu rapides, je le reconnais. Vous avez raison de préciser que le déficit de la sécu n’est pas seulement imputable au gaspillage / surproduction des médicaments. Je partage votre point de vue.

      Concernant les médecins, je suis bien incapable de savoir si le médecin suit les recommandations… J’ai déjà vu mon toubib sortir sa bible (le Vidal, je crois), avant de faire une prescription.

      Par contre, ce que je sais c’est que « Big pharma » a un très fort pouvoir d’influence auprès des médecins pour que ces derniers prescrivent leurs produits.
      Bien sûr, les séminaires d’une semaine dans des îles paradisiaques tous frais payés par Big Pharma, pour présenter le dernier produit mis sur le marché, cela n’existe plus … trop voyant, mais nous savons bien que c’est le médecin qui choisit quel médicament (quelle marque) il prescrit.

      De même, je me souviens il y a quelques années, du lobby pharmaceutique criant haut et fort que les médicaments génériques représentaient la mort de la recherche, … car les industriels ne pourraient plus gagner assez d’argent pour investir dans le développement.

      C’est curieux aujourd’hui on ne les entend plus et ce sont les premiers à produire du générique (normal, très gros « gâteau » le générique).

      A ce sujet, il me semble que « 60 millions de consommateurs » ou « Que choisir », avait sorti un article montrant qu’en jouant sur le conditionnement (une fois de plus), les gros laboratoires parvenaient a vendre des génériques plus chers que leurs produits « marqués » (par exemple, la boite de 30 gélules à 3 € était fabriquée par le même labo en boite de 10 et vendue 1,20 €). Ils ne font ni plu ni moins que ce que font les Big Alim, en n’augmentant pas le prix du yaourt, mais en passant le pot de 125g à 100g, en toute discrétion …

      C’est connu.

      Donc, oui je pense que Big Pharma, nous enfume. De même que Big Alim, Big Petro, et tous les autres big !

      Au fait, il n’y a pas un scandale qui vient de sortir avec le Panama (Panama Papers) et tous les Big qui placent leur argent dans des paradis fiscaux ?
      Au fait il n’a pas été prouvé que les Big paient proportionnellement beaucoup moins d’impôts que n’importe quelle PME ?

      Mais peut-être que s’ils nous enfument-ils autant c’est parce que finalement nous (et moi le premier) les avons laissé un peu trop faire.

      A mon échelle, j’ai ma part de responsabilité.

      Encore merci, Ludovic, pour votre participation qui alimente le débat.

      Cordialement,

      Eric

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