Un autre regard…

… sur l’obsolescence programmée

 

Avant toute chose, permettez-moi de vous souhaiter une …

 

bonne annee 2018

 

Que cette nouvelle année soit douce et heureuse

pour vous comme pour ceux que vous aimez.

 

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Mais, si vous le voulez bien, revenons à nos[/cryout-column][cryout-column width= »1/2″]

moutons

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L’obsolescence programmée

 

 

L’obsolescence programmée est définie par la loi française comme :

L’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie ou d’utilisation d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement

 

Je ne peux que vous conseiller de lire la page Wikipédia dédiée au sujet. Elle est vraiment très bien faite. Elle cite pas mal d’exemples et reprend même l’historique de cette notion apparue avec le Cartel Poebus dans les années 20 (Ampoule à incandescence). Également, elle évoque la brochure éditée par Bernard London en 1932 “Ending the depression through planned obsolescence” …

Nous connaissons tous les quelques exemples les plus célèbres; l’imprimante qui cesse de fonctionner après un certain nombre de cycle (programmé en usine à la fabrication), le Smartphone de “La Pomme” (et maintenant de son concurrent coréen “Sung l’oncle Sam” qui devient inutilisable, car sa batterie est morte et qu’elle n’est pas remplaçable, car soudée …

L’exemple des bas Nylon dont la solidité, dans les années 40, a provoqué une chute des ventes après quelques années de mise sur la marché est éloquent. Le fabricant DuPont aurait alors volontairement dégradé son produit pour qu’il se remette à filer.

Moins connu, cette forme “d’obsolescence programmée” organisée par l’industrie pharmaceutique grâce à des dates d’expiration des médicaments très courtes au regard des principes actifs qui les composent (voir par exemple l’article du Point de 2012).

 

Tous ces exemples nous poussent, avec raison, me semble-t-il, à condamner l’obsolescence programmée.

Ils mettent en exergue cette société de consommation à outrance dans laquelle nous vivons. Cette société qui nous pousse à renouveler sans cesse des biens dont la fabrication consomme toujours plus de ressources …

 

la-societe-consommation

 

 

Écologiste, oui, mais nuance

 

À la lecture de mes propos, vous pourriez penser que je suis devenu un écologiste convaincu ou un partisan forcené de la décroissance.

Écologiste, oui, mais réfléchi.

Promouvoir le photovoltaïque lorsqu’on sait que le bilan carbone (sur sa durée de vie, fabrication, utilisation, destruction ou recyclage) d’un panneau de silicium est globalement négatif ne me paraît pas vraiment écologique.

Applaudir lorsque, suite à Fukushima, l’Allemagne prend la décision de réduire drastiquement sa production d’électricité issue du nucléaire, ne me paraît pas du tout écologique. L’Allemagne a certes arrêté de faire tourner ses centrales nucléaires, mais les citoyens allemands n’ont pas réduit leur consommation électrique. Résultat, ils ont réactivé leurs centrales à charbon, ce qui fait de l’Allemagne un des plus gros producteur de CO2 en Europe, et achètent leur électricité notamment à la France où elle est produite … par des centrales nucléaires. Quelle belle hypocrisie finalement !

 

En revanche, je pense que réfléchir à construire une société où la réutilisation des ressources matérielles serait un principe fondamental et guiderait nos productions

 

Oui, ça, je pense que c’est vraiment écologique !

 

Et cette société porte un nom. C’est …

 

l’économie de la fonctionnalité ou l’économie de l’usage

 

Pour faire simple, l’économie de l’usage ou de la fonctionnalité n’est plus une économie basée sur la possession du bien utilisé, mais sur l’achat de son usage. Pour plus de précision, je vous renvoie comme d’habitude sur la page Wikipédia correspondante.

On peut par exemple citer les vélos ou voitures en location dans les grandes villes. On achète le temps d’utilisation, plus le vélo.

De même, Michelin propose de rester propriétaire des pneus qu’il monte sur les camions et il vend du kilomètre parcouru. Il a donc intérêt à ce que ses pneus durent le plus longtemps possible. Avant, lorsqu’il vendait ses pneus, son intérêt était qu’ils s’usent le plus rapidement possible …

On peut aussi citer les smartphones de la marque Fairphone, dont on peut changer les pièces … pour les faire évoluer ou les réparer.

 

regard

Portons un autre regard

 

 

Changeons notre regard sur obsolescence programmée

 

Le développement de l’économie de la fonctionnalité pourrait grandement tirer profit du principe d’obsolescence programmée.

En effet, en combinant le principe d’obsolescence programmée et le Lean, nous progresserons plus rapidement vers cette nouvelle économie de l’usage

Nous le savons tous. Même sans pub et marketing, nous aimons la nouveauté. C’est humain. Pourquoi ne pas profiter de ce penchant naturel?

Imaginons.

Vous achetez un smartphone, un ordinateur, une voiture, un aspirateur, une machine à laver, une montre, des vêtements …  Vous réglez une somme comptant ou préférez un abonnement. Après “X mois” (prévu lors de l’acte d’achat), vous rapportez votre produit et vous l’échangez contre son “nouvel” équivalent. Vous réglez le montant d’utilisation jusqu’au prochain renouvellement ou continuez l’abonnement.

 

Quel est l’intérêt d’un tel système ?

– Vous avez régulièrement un bien récent en bon état de fonctionnement et dont le coût maintenance reste faible (automobile sans gros travaux, smartphone acceptant les dernières applications, ordi. avec les derniers logiciels, …)

– Pour ceux qui y sont sensibles, vous pouvez bénéficier du “dernier truc à la mode”

– Le circuit de retraitement serait plus facile à organiser et le fabricant récupèrerait ses produits pour pouvoir les détruire et les recycler (terres rares dans les téléphones mobiles, lithium des batteries, etc.). La filière de retraitement gagnerait alors en efficacité.

– Comme l’échange est prévu de longue date, les flux de productions sont plus faciles à prévoir et sont donc plus stables (moins de Mura). Et qui dit moins de variabilité dans les flux, dit plus de stabilité, dit plus de possibilités de faire du Kaizen sur les processus, dit moins de Mudas (gaspillages) dans les processus et dit moins d’utilisation de ressources matérielles et humaines pour produire ces biens de consommation.

 

 

Et si …

 

Et si … l’on détournait le principe négatif de l’obsolescence programmée pour en faire quelque chose de positif.

 

Et si l’équation de notre futur était …

 

obsolescence prog et Lean

 

 

 

 

 

Et vous, voudriez-vous partager ce rêve avec moi ?

 

 

 

 

 

 

2 Commentaires

  1. Bravo pour cette belle réflexion alternative ! Je vais méditer dessus quelques temps…

    • Bonjour Agnès,

      je vois que vous continuez à parcourir mes modestes articles…

      Je vous remercie tant pour votre “assiduité” que pour avoir pris le temps de laisser ce petit commentaire encourageant.

      Bien cordialement,

      Eric Calmettes

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