Le japon se réveille, l’occident s’endort,…

… le Lean va-t-il mourir ?

 

japon

 

Il y a quelques jours, j’écoutais d’une oreille distraite la radio dans ma voiture lorsqu’un court reportage a retenu mon attention …

 

Il parlait du Japon.

 

La journaliste évoquait la souffrance au travail et le nombre sans cesse croissant de suicides parmi la population.

Une étude semblait confirmer un fait culturel au pays du soleil levant : Le travail et l’entreprise passent avant tout …

Or, aussi soumis à la mondialisation et à la concurrence exacerbée, le niveau de stress et de souffrance augmente et avec lui le taux de burn-out et de suicides.

La journaliste terminait sur une note positive en précisant que de plus en plus de personnes (salariés/autorités/politiques) remettaient en cause ce lien de subordination extrême à l’entreprise, se rapprochant jour après jour des critères occidentaux en la matière.

Bref, le Japon semble se réveiller doucement

 

Si le pays n’y perd pas trop son âme, pour les individus, il me semble que c’est une bonne chose.

 

 

Et chez nous, en occident ?

 

cendrillon

 

D’un certain point de vue, l’occident est comme … Cendrillon !!!

La belle endormie !

 

Les “30 glorieuses” sont passées, les “révolutions hippies” (et leur cortège de types Mai 68), aussi.

Cela a fait beaucoup évoluer nos sociétés et nos cultures.

Franchement, elles en avaient bien besoin … et en ont encore besoin.

Nos cultures se sont progressivement tournées vers le bien-être et le plaisir.

Par contre, on perd peu à peu un élément que je trouve fondamental …

 

… le goût de l’effort !

 

Le goût de se dépasser, de se confronter à l’adversité, à quelque chose de plus grand pour s’élever, pour grandir, pour progresser.

Cet effort qui après quelques années nous apporte la “fierté du chemin parcouru” en accord avec nos valeurs propres et notre conscience.

Cet effort qui sera récompensé par une “autorité naturelle acquise par l’expérience”, une légitimité, un enrichissement et souvent aussi, une reconnaissance sociale.

Cet effort qui, jour après jour, construit la personnalité que vous souhaitez être et non “seulement celle que vous pouvez être”.

 

 

Exemple de terrain

 

Une fois n’est pas coutume, cette fois le terrain n’est pas l’entreprise.

Je me suis rendu la semaine dernière à la réunion d’orientation des troisièmes dans le collège de ma fille.

La présentation était organisée en deux étapes : Présentation des filières (Bac général, bac techno., bac pro., CAP), puis présentation des collèges environnants avec leurs spécificités.

 

Durant toute la matinée, le discours de fond qui a prévalu est :

 

Choisissez bien l’orientation de votre enfant pour
qu’il soit heureux de se lever chaque matin

 

 

Quelques éléments de réflexion

 

Pour avoir connu un environnement de travail qui ne me plaisait pas, je me souviens parfaitement de la difficulté de se lever le matin pour aller “au boulot à reculons”. J’ai encore en mémoire la déprime du dimanche soir à l’idée “d’y retourner” le lendemain.

 

J’imagine alors assez bien la difficulté qu’aurait un élève qui se retrouverait dans une orientation qui ne lui convient pas et qu’il aurait choisie pour des motifs familiaux et/ou sociaux.

Vous comprenez, un fils d’une lignée de médecins qui veut intégrer un lycée agricole … “ça ne le fait pas” !

Dans ce cas, le fait d’être malheureux, réduirait grandement sa capacité d’apprentissage.

adolescent

 

Néanmoins …

 

1) Quel que soit l’élève, c’est un adolescent. Dans 95 % des cas, c’est un “mutant hormonal et caractériel” qui ne sera tout simplement jamais heureux de quitter son lit le matin. Et ce, même s’il est équilibré, assez bien dans sa peau (ce qui, durant cette période est rare … même s’il crâne), et content de retrouver ses “potos ou copines”, etc., etc.

Ce discours fait donc pour moi un peu … “Bisounours

 

2) L’élève doit être heureux, il doit être au centre de nos attentions, il faut le chouchouter.
OK pourquoi pas … ?

Ce que je constate en revanche, c’est que plus vous assistez les personnes, plus elles ont tendance à s’appuyer sur cette assistance et plus cette assistance devient un dû.
Or le jour où il n’y a plus de soutien … gloups, c’est dur à avaler !

L’assistance soutenue fait à mon avis plus de dégâts qu’elle n’aide.

 

3) Je n’entends plus nulle part un discours qui dirait : “Si vous voulez quelque chose, alors bougez-vous pour l’obtenir !!!”.

J’aimerais voir les enseignants apprendre à leurs élèves que l’effort et la persévérance paient.
J’aimerais les entendre dire : “Le bac S vous attire ? Alors, lancez-vous, accrochez-vous, travaillez et vous aurez votre bac S !”.

Au lieu de cela, j’entends beaucoup trop souvent : “Si vous ne le sentez pas, ne vous aventurez pas dans cette voie”.

Voilà comment nos institutions forment des générations de manager gestionnaires au lieu de managers courageux et charismatiques !

 

 

Quid du Lean

 

Je retrouve ce phénomène dans l’entreprise.

Beaucoup de patrons et de managers voudraient changer et apprendre … sans effort !

Mon dernier article parlait de ma “Chrysalide Lean”. L’entreprise évolue, certes, mais croyez-moi, cela ne se fait pas sans sueur, sans doutes et sans efforts.

 

Obtenir ce que l’on souhaite sans effort … cela s’appelle

 

RÊVER !

 

je_reve

 

 

Ce qu’il faut retenir

 

Tant qu’il existera des hommes et des femmes qui verront l’effort comme “le carburant du changement” et du dépassement de soi, le Lean aura un avenir.

Le Lean, … mais aussi tout le reste !

 

Pour finir, je vous recommande de lire cet excellent article du blog de Jean-Pierre Dubé :

La recette magique au changement enfin révélée

 

 

 

 

Et dans votre boite, êtes-vous plutôt “goût de l’effort” ou le contraire ?

 

 

 

 

 

 

2 Commentaires

  1. Bonjour Eric,

    je suis entièrement d’accord avec vous sur les 3 points que vous évoquez.
    Cependant je pense qu’il faut laisser les rêves s’offrir à nous. Ne sont ils pas une étape du processus de création? Et de temps en temps en transformer un en projet « dur », concret demandant justement des efforts.

    Bien à vous

    • Bonjour Fabrice,

      je suis content de voir que vous lisez toujours mes posts.
      Je vous remercie pour votre commentaire.

      Les commentaires sont intéressants, car ils sont le reflet du message que l’on passe à travers l’article.
      Et parfois, je suis surpris, car le reflet ne me renvoie pas tout à fait ce que j’ai voulu dire.
      Donc, à nouveau merci pour ce commentaire qui va me permettre de préciser un peu plus ma pensée.

      Oui, le rêve est bon. Oui, nous en avons besoin. Oui, toute aventure commence par un rêve.

      Il a bien fallu rêver pour envisager de faire le tour du monde avec un avion totalement mu par l’électricité et l’énergie solaire.
      Solar Impluse est né d’un rêve.

      Mais comment faire pour qu’un rêve devienne réalité ?

      C’est tout simple, il suffit d’arrêter de rêver … pour “construire”.

      Beaucoup d’anciens cadres de grosses boites, après s’être fait virer à la cinquantaine, se rêvent en capitaine d’industrie et rachètent une PME.
      Pourquoi pas ? Je trouve même cela très bien. Mais très vite confrontés aux réalités du terrain et du quotidien, le rêve n’a plus sa place. Ou plutôt si, il a encore sa place, mais “en fond d’écran”.

      En général, ceux qui acceptent et se confrontent progressent et ils pourront peut-être s’en sortir.
      Quant à ceux qui restent un peu trop dans “le rêve” (je re-précise, croire que les choses se feront toutes seules sans efforts, est du rêve), ils auront du mal à comprendre pourquoi “tout ne roule pas comme dans leur rêve” et bien souvent accuseront “le système qui est injuste”.

      Au plaisir de vous lire à nouveau, Fabrice.

      Cordialement,

      Eric

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