Apprenez à devenir riche

Non, ne devient pas riche qui veut !

 

Robinet a dollars

 

 

Contrairement à une idée répandue, … il n’est pas si difficile de devenir riche.

 

Mais il est très facile de rester pauvre !

 

Bien entendu, je ne parle pas ici des cas d’exception, … comme le gain au Loto, ou des carrières fulgurantes dans les IT comme Bill Gates (Microsoft), Steve Jobs (Apple) et autre Mark Zuckerberg (Facebook).

Mais je ne parle pas non plus de richesse spirituelle, de Dalaï-Lama et de retraite tibétaine.

Non, rien de tout ça ! Je parle bien de richesse pécuniaire en d’autres mots …

de pognon, d’oseille, de flouze, de biftons, de pépettes !

 

 

La recette pour devenir riche

 

 

Que vous le croyiez ou non, pour devenir riche il faut posséder …

 

le bon état d’esprit !

 

Cette règle est valable aussi bien pour les personnes physiques (vous et moi) que pour les personnes morales (les entreprises).

 

En fait, tout pourrait se résumer ainsi :

 

Pour rester pauvre, ne faites rien

ou investissez dans de mauvaises dettes !

 

Pour devenir riche … devenez Lean !

face-grin

 

Nota : Vous l’aurez compris, je ne vais pas argumenter et vous expliquer comment rester “pauvre”. Je pense que nous savons tous à peu près faire …

 

Ouaip ! D’accord ! J’entends. Vous voulez des preuves …

Voici une preuve par l’exemple. Un exemple de terrain !

 

 

Le chantier de rêve

 

J’ai la chance d’avoir parmi mes clients quelques entreprises qui m’ont accordé leur confiance pour les accompagner sur la voie du Lean depuis quelques années.

L’une d’elles fabrique des produits en béton vendus dans les grandes et moyennes surfaces du bricolage.

Pour faire simple, du béton est coulé dans un moule, le moule vibre pour évacuer les bulles d’air, “densifier” la matière et permettre un bon étalement dans le moule. Ensuite, les moules sont “empilés” pendant 24 à 48h pour séchage, puis les produits sont démoulés, stockés et livrés aux clients.

Or, pour un bon fonctionnement du procédé de fabrication, le moule doit être huilé avant le dépôt du béton. Dans le cas contraire, le béton “colle” au moule. Il est alors très difficile de le démouler. Par ailleurs, les moules s’encrassent, ce qui détériore l’état de surface du produit fini et nécessite des nettoyages de moule réguliers.

C’est l’effet bien connu des pâtissiers du démoulage de gâteau lorsque vous n’avez pas utilisé de moule à revêtement au Téflon…

Or, le dispositif de huilage fourni avec la machine était “relativement grossier” et générait la présence permanente d’un brouillard d’huile autour du poste.

Le premier des problèmes était que l’opérateur au poste respirait cette huile !!!

Je ne vous fais pas un dessin sur les conséquences à long terme de ces conditions de travail. D’ailleurs, c’est à la demande des gars que le chantier a été déclenché. Un A3 a été réalisé.

 

Après analyse et consultations de fournisseurs, un premier système a été testé sur une des deux machines. Les résultats ont été spectaculaires.

Toutefois, le responsable de production était persuadé que ce système ne pouvait pas être adapté à la seconde machine. En effet, les produits étaient différents, leur temps de cycle aussi et il était convaincu que l’installation du même système ferait perdre en productivité …

Vous commencez à me connaitre. Je suis “Lean chiant” (et hop, au passage, une autre application du mot Lean, chui trop fort !). Qu’il soit convaincu ne m’a pas convaincu. Je lui ai demandé des faits, des chiffres : Speak with data

justthefacts

Je lui ai donc demandé de faire un second A3 …

Et vous allez voir que les résultats sont … Euuuhhhh, … “jenetrouvepasdemotassezfort” (nouvel adjectif à paraitre au dictionnaire)   😉 .

 

Nota : Lorsqu’on vous dit qu’améliorer les conditions de travail est primordial ! Peut-être allez-vous enfin finir par nous croire ?!! Surtout que ce sont les opérateurs qui sont au contact de la création de Valeur Ajoutée (VA), sur le Gemba (terrain), “là où ça se passe” !

 

 

1er effet Kiss Cool

 

Les gars ne respirent plus d’huile !!!

 

En effet, le nouveau dispositif est bien plus fin et précis. Les buses rotatives génèrent toujours un brouillard, mais bien plus localisé, juste au-dessus des moules.

L’objectif est atteint ! Les opérateurs sont satisfaits ! Nous aussi !

 

2nd effet Kiss Cool

 

L’économie d’huile

 

Le nouveau dispositif représente un investissement. Vous comprenez que le patron de l’entreprise n’a pas signé un chèque “comme ça”.

Mais “Speakons” with data !

Coût d’un dispositif sur une machine : 4 770 €; allez, disons 10 000 € pour équiper les deux bécanes !

Cela peut être un investissement conséquent pour une PME. Oui, mais …

 

Sur la machine 1 : Le dépôt d’huile chute de 0,132 L/moule à 0,033 L/moule !!!

La consommation d’huile a été divisée par 4. Elle est passée de 2 928 L/an à 732 L/an !
Soit un gain de 2 196 L/an (75% d’économie).

En “sonnant et trébuchant”, le coût du huilage sur un an a chuté de 3 952 € à 988 € soit un gain de 2 954 € !

 

Sur la machine 2 : Le dépôt d’huile par moule chute de 0,132 L/moule à 0,066 L/moule !!!

La consommation d’huile a été divisée par 2. Elle est passée de 9 146 L/an à 4 573 L/an !
Soit un gain de 4 573 L/an (50% d’économie).

En “sonnant et trébuchant”, le coût du huilage sur un an a chuté de 12 347 € à 6 173 € soit un gain de 6 173 € !

 

Total de gain huile sur un an : 9 127 €

 

Grosso modo, l’économie d’huile permet un retour sur investissement en un an. C’est très correct.

Sachant, par ailleurs, que l’économie sera réalisée tous les ans !!!

De plus, cerise sur le gâteau, l’équipe affine encore ses réglages pour gratter des % d’économies …

 

3 ème effet Kiss Cool

 

Le gain de temps de nettoyage du poste

 

Comme le brouillard est très localisé, juste au-dessus du moule, l’environnement de travail n’est plus souillé par l’huile. L’opérateur économise ainsi quotidiennement environ 30 min de temps de nettoyage.

Sur une base de 235 jours (47 semaines à 5 jours), cela représente 117 h par an … qu’il va mettre à profit pour produire davantage de pièces.

Sur 47 semaines à 35 heures, soit 1 575 heures, il y aura 117 heures de plus consacrées à la production.

Cela représente un gain de productivité de 7,42 %par an et par opérateur !!!

Transformé en euros, ce gain participe à rentabiliser l’investissement encore plus rapidement.

 

Nota : Attention, ce gain de productivité n’est intéressant que si l’entreprise peut écouler ses produits. Sinon, cela devient de la surproduction (le plus important des Mudas) et dans ce cas, ce n’est plus un avantage. Dans le cas présent, cela est un réel atout.

 

4ème effet Kiss Cool

 

Le gain de qualité

 

Le nouveau dispositif à buse rotative diffuse l’huile de façon plus homogène; et donc, de façon plus efficace.

La surface du moule est ainsi mieux couverte, y compris les rebords qui posaient régulièrement des soucis avec l’ancien système.

Il en résulte un état de surface bien meilleur et donc des produits finis d’aspect visuel plus beau.

D’ailleurs, les clients en ont fait la remarque !

 

5ème effet Kiss Cool (conséquence d’une meilleure qualité)

 

Réduction des problèmes de démoulage

 

Comme dans le point précédent, une meilleure répartition de l’huile sur les surfaces du moule permet au démoulage de se faire sans problèmes. Il n’y a plus d’intervention et donc de déplacement (60 mètres A/R) de l’opérateur pour aller “décoincer” une pièce de son moule. Rappelons que lors d’une intervention, la machine est arrêtée.

Gain de déplacement, gain de fatigue, … et là encore gain de productivité !

 

6ème effet Kiss Cool (conséquence d’une meilleure qualité)

 

Réduction du nombre de nettoyage des moules

 

Une fois encore l’aspect qualité a des conséquences surprenantes. Comme la répartition de l’huile sur le moule est plus homogène, les pièces  accrochent moins, se démoulent mieux (voir effet Kiss Cool précédent) et laissent moins de résidus de béton dans le moule (meilleur aspect de surface, voir effet Kiss Cool n° 4).

Il n’est donc pas nécessaire de nettoyer les moules aussi souvent … puisqu’ils ne se salissent plus (voir aussi le S3 des 5S, éviter de salir).

Là encore, un gain de productivité fait surface, car la machine est arrêtée moins longtemps pour nettoyage des moules.

 

7ème effet Kiss Cool (conséquence d’une meilleure qualité)

 

Gain de chiffre d’affaires

 

Comme évoqué plus haut, le responsable de production m’explique qu’au court d’un déplacement chez un de ses clients, ce dernier lui a dit :

Vos produits sont bien plus jolis depuis quelque temps. Lorsque je les compare avec ceux de votre concurrent direct, “y a pas photo”.

Dorénavant, je passerai la totalité de mes commandes chez vous!

 

Le concurrent a perdu un marché. Mon client en a gagné un.

 

8ème effet Kiss Cool (conséquence d’une meilleure qualité)

 

La nécessité d’une nouvelle machine …

 

Suite au 7ème effet Kiss Cool, le responsable de production me dit :

Malgré les gains de productivité, j’ai encore du mal à suivre, notamment en saison haute.

Mais là, avec ce client qui prend toute “sa came” chez nous, je ne vais plus pouvoir assurer.

Il va nous falloir une seconde machine !!!

 

Nota : Pour être tout à fait honnête, les commerciaux sont en train de décrocher un nouveau contrat. C’est donc le nouveau marché conjugué avec l’augmentation des ventes due à l’amélioration de la qualité qui pousse le responsable de production à envisager d’investir dans une nouvelle machine.

 

9ème effet Kiss Cool (conséquence d’une meilleure qualité)

 

Et pourquoi pas un recrutement ???

 

Après tout, si l’entreprise achète une nouvelle machine, il n’est pas ridicule de penser qu’elle recrutera un nouvel opérateur pour la faire tourner.

 

Nous ne cherchons pas à devenir Lean pour devenir du Lean. Nous cherchons à devenir Lean pour que l’entreprise soit plus performante, qu’elle crée plus de richesse, qu’elle gagne des parts de marché, qu’elle se développe et recrute du personnel.

 

10ème effet Kiss Cool

 

Respect de l’environnement & développement durable

 

Le 2nd effet Kiss Cool montre que ce dispositif permet de réduire la consommation d’huile d’environ 56 % !

C’est autant d’huile, dont on peut penser qu’elle est à base de produits pétroliers, qui se trouve devoir être traitée tous les ans sous forme de déchet.

 

Nota : Pour la longueur de l’article et le chiffre rond, je vais m’arrêter à 10 effets Kiss Cool. Mais vous l’aurez compris, on pourrait aussi évoquer un 11ème effet qui est l’apprentissage du responsable de production qui voit que “oui, c’est possible” et “comment c’est possible”. Un 12ème effet serait que l’ambiance dans l’atelier est plus sereine, car les gars ont compris que l’on ne travaillait pas “contre eux”, mais “avec eux, pour eux” et au final, “pour tous”. Un 13ème effet serait que dorénavant, les opérateurs commencent à demander des améliorations (puisque c’est possible). Vous entrez alors dans une dynamique de “flux tiré de l’amélioration”, etc. etc.

 

Ce qu’il faut retenir

 

Comme nous venons de le voir, une entreprise qui se développe crée de la richesse. Elle récupèrera toujours une partie de cette richesse et donc …

 

s’enrichira elle-même !

 

Mais le véritable secret, c’est …

 

la capitalisation de sa richesse !

 

La capitalisation, cela signifie qu’elle réutilise la richesse gagnée pour produire de la nouvelle richesse.

Un peu comme les intérêts d’un compte épargne viennent grossir, année après année, votre capital de départ.

 

Devenir Lean, c’est devenir plus riche !

C’est passer du cercle vicieux de la pauvreté au cercle vertueux de la richesse.

Le Kaizen, est la voie de la richesse. Le PDCA, est la voie de la richesse.

 

Le Lean est la voie de la richesse

 

 

 

 

Et vous, avez-vous vraiment envie de devenir riche ?

 

 

 

 

 

6 Commentaires

  1. Merci pour cet article
    Voici un bel exemple de terrain.
    Bravo j’adore…
    Je suis fan du site, je consulte régulièrement
    Bonne journée ERIC

  2. Fabrice COUROUSSÉ

    Bonjour Eric,

    encore un exemple enrichissant et démonstratif de la culture de l’apprentissage de l’amélioration continue!

    Une petite remarque concernant l’effet n°8.
    L’atelier doit donc faire face à une nouvelle charge de travail, la solution proposée est d’investir.
    Or, il est expliqué en amont que cet atelier tourne en journée classique 1*7h ou 1*8h.
    Avant d’investir, ne peut on pas faire tourner une ou/et l’autre machine en horaire étendu?
    Soit en 2*7h sur quelques semaines (saison haute), soit en heures sup ( 1 ou + samedi par mois), le temps de vérifier que le marché s’affirme…

    Bien cordialement

    • Bonjour Fabrice,

      merci encore une fois pour votre commentaire. C’est toujours un plaisir de lire un esprit vif et connaisseur comme le vôtre.

      Vous avez en partie raison. Avant d’acheter une machine, et donc d’investir, n’y a-t-il pas une autre solution ?

      Concernant le « 2*8h », comme tout le reste de l’entreprise est en « 1*8h », il va être difficile de l’organiser (nécessité d’au moins
      deux personnes dans l’atelier pour cause de sécurité, services connexes et management en 1*8).

      De plus, entre le client qui décide d’acheter tous ses produits béton et les commerciaux qui vont ramener de nouveaux marchés, le volume risque presque de doubler. Cela pourrait alors être intéressant d’avoir une seconde machine.

      Néanmoins, cela ne reste qu’une hypothèse, un « réflexe », du responsable de production qui voit arriver un volume supplémentaire dans son atelier déjà chargé. Rien n’est fait …

      Encore merci pour votre commentaire.

      Bien cordialement,

      Eric

  3. Bonjour Eric,

    J’ai découvert votre blog la semaine dernière, et je trouve vos articles vraiment bien expliqués.

    Je vais entamer un master lean management à la rentrée prochaine car j’ai travaillé dans quelques PME et entreprises artisanales, et à chaque fois le même constat des gaspillages…

    Autant vous dire que vos expérience de terrain sont pour moi un très bon enseignement.

    Bonne continuation!

    Bien cordialement.

    • Bonjour Anthony,

      je vous remercie pour votre commentaire. Il m’encourage à continuer.

      Je vois que vous semblez être touché par le virus du Lean. Bienvenu au club.
      Vous l’avez déjà vu, … il y a beaucoup de travail à faire dans nos entreprises, qu’elles soient grandes ou petites.

      Si vous aimez ce blog, n’hésitez pas à en faire la pub autour de vous et en en parler dans votre prochain master, cela participera à le rendre plus visible.

      Bien cordialement,

      Eric Calmettes

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