Il y a savoir et SAVOIR

Ce que tout consultant / formateur / professeur devrait toujours avoir en tête …

 

 

Ce court article est fait pour vous …

 

Oui, vous, les passionnés (ou non) de Lean …

 

Que vous soyez consultant, que vous soyez responsable Lean (amélioration continue, excellence opérationnelle, etc.), que vous soyez formateur, mentor, coach ou même chef d’entreprise

 

Le Lean, comme bien d’autres sujets de la vie, s’enseigne, mais …

 

ne se transmet pas !!!

 

 

Les deux savoirs

 

 

Il y a deux savoirs. Le petit “savoir” et le grand “SAVOIR”.

Le petit “savoir” est celui que l’on nous enseigne. Le grand “SAVOIR” est celui issu de l’expérience, du vécu.

 

Le petit “savoir” nous permettra de faire.

 

Le grand “SAVOIR” nous permettra de devenir !

 

Or, nous savons tous maintenant qu’il ne faut pas faire du Lean, mais devenir Lean.

Pourtant, et cela peut paraître paradoxal, … il faut faire du Lean pour devenir Lean !

 

 

Astérix et les Normands

 

Souvenez-vous …

Les Normands “savent” !

Ils “savent” que “la peur donne des ailes” !

Alors ils cherchent à “apprendre à avoir peur” … pour pouvoir voler.

Ce “savoir” est tiré d’un enseignement.

 

Évidemment, au contact de nos héros gaulois, ils vont découvrir la vraie signification de cette expression.

Alors ils “SAURONT”.

 

À ce moment-là, les Normands “SAVENT

Après, ce qu’ils font de ce “SAVOIR”, ça c’est une autre histoire ….

 

 

Deux exemples de terrains en entreprise

 

Le 5S : Dans une des entreprises que j’accompagne sur la voie du Lean, nous démarrons un premier chantier 5S. Comme d’habitude, après une première partie théorique, nous essayons de “mettre en pratique sur le terrain” et effectuons un chantier  sur une zone pilote.

Je dirige ce chantier et le fais avec eux.

Oui, mais, bien qu’ils soient toujours d’accord avec moi, je sens qu’ils ne m’écoutent pas vraiment … À ce stade, …

 

ils “savent” et croient “SAVOIR” !!!

 

Quelques semaines passent et je reviens sur les lieux. Je constate immédiatement les effets du “croient SAVOIR”. Ils ont fait du 5S “à leur sauce”. C’est parti dans tous les sens. Plein de choses ont été commencées, rien n’a été fini. Comme on dit souvent c’est du “ni-fait, ni-à faire”.

Je les sermonne (comprenez, les engueulent un peu) et leur demande de respecter un minimum l’orthodoxie de l’outil 5S.

Je leur explique que la compréhension des 5S viendra de la pratique assidue de la méthodologie telle que transmise en formation.

En gros :

 

Utilisez et mettez en œuvre votre “savoir 5S”

pour acquérir le “SAVOIR 5S” !

 

Après ce recadrage, ils ont joué le jeu. Cela n’a pas loupé, lors de ma dernière visite, un des responsables de production m’a dit :

“Eric, avec la pratique, je commence à comprendre comment et pourquoi les 5S peuvent influencer le comportement des opérateurs, des fonctions supports et même du management”

Là, il est sur la route du “SAVOIR”.

 

L’usure de la démarche Lean : J’accompagne les démarches Lean de PME depuis quelques années. Arrive toujours un moment où le dirigeant ne comprend pas pourquoi le Lean ne prend pas. Il a l’impression d’être le seul concerné, le seul convaincu, le seul qui rame …

Pourtant, j’interviens régulièrement. Pourtant, je les ai tous formés. Pourtant, ils ont tous pratiqué les outils, quelques fois …

 

Dans ce cas, le dirigeant fait face à une réalité dont il prend progressivement conscience …

Ils “savent” ce que je leur ai transmis, et croient eux aussi “SAVOIR”. Il n’y a qu’à écouter la façon dont ils en parlent …

“Depuis que nous avons commencé le Lean, … Depuis que nous sommes passés au Lean, …. Depuis que nous faisons du Lean …”

Mais dans tous les cas, je dis bien tous les cas, à des degrés divers, avec une maturité et un recul divers, ils continuent de faire plus ou moins du “Canada Lean” (à savoir, utiliser les outils du Lean mais sans avoir changé de contexte ou de posture).

Cette phase est normale et fait partie de l’apprentissage. Le Lean permet d’accéder à un système organisationnel intégré, et “l’intégration” fait souvent apparaitre des problèmes auxquels on n’avait pas imaginé devoir être confronté…

Pourtant, cette phase est toujours délicate à passer.

En effet, certains boss peuvent se lasser. Ils ont l’impression que vous ne leur apportez plus grand-chose. Ils ne se rendent tout simplement pas compte que votre mission est passée …

 

de la transmission du “savoir” à

l’accompagnement à l’acquisition du “SAVOIR”

 

Et j’ai perdu des clients comme ça …

 

Peut-être aussi, parce que j’apprends moi-même et que je ne sais pas encore bien comment passer ce cap

 

 

Ce qu’il faut retenir

 

• Lorsqu’on oppose la “vraie vie” à “celle des livres”, on pointe la prédominance du “SAVOIR” sur celle du “savoir”.

 

• Nous, passionnés de Lean, chacun dans nos rôles et missions qui sont les nôtres, devons faire preuve d’une grande HU-MI-LI-TÉ. Quoi que nous fassions, quoi que nous disions … nous ne serons jamais capable que de transmettre du “savoir”.
Nous devons le “SAVOIR”. Et comme tout un chacun, ce n’est que confronté à l’adversité du terrain que nous l’apprenons.

 

• Nous, vrais passionnés de Lean, nous devons nous mettre en posture d’aller plus loin. Si nous voulons vraiment participer à la diffusion du Lean dans nos services, entreprises, pays.
Il nous faut sortir de cette posture de “simple formateur transfert de savoir” pour évoluer vers le rôle de “passeur du “savoir” au “SAVOIR””. Il nous faut ces deux casquettes …

 

 

Et si, en fait, c’était ça le rôle du Sensei ?

 

Un boulot de passeur d’un savoir à l’autre …

 

 

 

 

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

 

 

 

 

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